La genèse

L’idée d’explorer de nouvelles formes de médiation scientifique sur le thème du climat, en particulier à travers le jeu, a fait son chemin depuis quelques années dans les laboratoires de recherche. Cette idée est longtemps restée à l’état de projet tant la tâche semblait difficile et chronophage. C’est sous l’impulsion de Valérie Masson-Delmotte et de Gilles Ramstein qui avaient jeté les bases d’un jeu sur l’Anthropocène comme volet pédagogique d’un projet scientifique fin 2014, que quelques communicants/médiateurs de l’Institut Pierre-Simon Laplace se sont emparés du projet pour lui donner forme.

 

Le vrai déclic pour démarrer la conception du jeu a eu lieu lorsque, en lien avec l’Association Science Technologie Société (ASTS), nous avons testé plusieurs types de jeux. Très rapidement, nous avons décidé de nous diriger vers un jeu de stratégie collaborative dans lequel les joueurs gagnent ou perdent tous ensemble. Cela nous semblait particulièrement adapté aux enjeux climatiques pour lesquels les citoyens du monde doivent collaborer pour trouver des solutions à un problème global.

Nous avons ensuite présenté notre idée lors de réunions de groupe dans les équipes des laboratoires à Jussieu et à Saclay et nous avons ainsi pu réunir une équipe d’une vingtaine de personnes très motivées par la création d’un jeu qui soit à la fois ludique, réaliste dans son mécanisme et qui reflète bien l’état des connaissances scientifiques. L’équipe constituée a ainsi impliqué des chercheurs, des post-doctorants, des doctorants et des médiateurs/communicants de l’IPSL et de l’ASTS.

Cette équipe s’est réunie chaque vendredi matin, pendant environ un an à partir de mars 2016, soit à Saclay, soit à Paris. C’est ce rendez-vous régulier, consacré exclusivement au développement du jeu, qui a permis de concrétiser le projet.

Il faut noter que les textes des cartes ont tous été soigneusement documentés. Les cartes  « ALÉAS » décrivent précisément les aléas climatiques subis par les villes et les écozones. Elles tiennent compte des vulnérabilités locales. Les cartes « ACTION » décrivent les leviers d’actions effectivement possibles  pour les individus, les citoyens, les villes, les collectivités territoriales, les États et les instances internationales dans leur lutte contre le changement climatique. Les cartes « DÉFI » enfin, outre le fait qu’elles rendent le jeu plus vivant et amusant, représentent la réalité de la difficulté à généraliser, dans le reste du monde, des techniques développées localement, ce qui est pourtant essentiel pour rendre plus efficace la lutte contre le changement climatique.

Lorsque les grandes lignes de la règle du jeu ont été fixées, des séances de test ont été organisées pour régler la mécanique du jeu. Ces tests ont touché différents publics : des familles, des collégiens, des chercheurs dans nos laboratoires, des adultes et des adolescents dans nos cercles d’amis… Ces tests nous ont  permis d’évaluer et de faire évoluer les règles du jeu.